Amour déconditionné

J'ai appris que l'amour de soi fait partie intégrante de l'acquisition de l'autonomie. On ne peut être autonome que si notre système d'auto-référence est conscientisé, que si nous sommes capables de combler seul nos besoins affectifs, que si nous sommes financièrement indépendants. Que chaque moment pleinement vécu, chaque acte que l'on pose, chaque pensée que l'on exprime est une continuité vers l'amour. Que l'estime et la confiance que l'on se porte sont des sources intarissables.
J'apprends à être autonome. 

J'ai appris que le sentiment de complétude est en évolution constante, il est dans la tendresse que je me donne lorsque je commets une énième maladresse et quand je me félicite à chaque prouesse accomplie, il est dans la constance de mes projets, il est dans l'affirmation de soi, il est dans le fait de faire ses propres choix quoi qu'en pensent les autres, il se manifeste à chaque fois que je trébuche pour reprendre ma route.
J'aspire à la complétude. 

J'ai appris que chaque relation a son espace d'existence: une simple proximité géographique, un échange de mails sporadique, des rencontres fréquentes, une connexion profonde et authentique à l'autre. C'est aussi faire le choix de mettre de l'énergie et de consacrer du temps, notre bien le plus précieux, à la faire perdurer. La relation se suffisant à elle-même, toute attente n'est que la manifestation d'une peur.  
J'apprends à décrypter mes peurs. 

J'ai appris qu'à chaque fois que je jugeais quelqu'un, c'est une partie de moi que je ne voulais pas voir, comprendre, affronter. J'accueille désormais ce jugement comme un signal, un cri du cœur qui  murmure tout bas que certains de mes besoins ne sont juste pas nourris. Cet accueil consiste alors à retirer toutes les herbes sauvages qui ont poussé ça et là dans mon jardin intérieur.  L'important étant de faire preuve de discernement: certaines herbes ont une jolie apparence mais sont hautement toxiques. 
J'apprends à observer et à prendre soin de mon jardin avec humilité. 

J'ai appris que les organisations humaines dans lesquelles nous travaillons fonctionnent sur des schémas qui mènent bien souvent à l'absurdité voire à la perfidie. Chacun y amenant sa quête personnelle: d'aucuns se consument en travaillant de manière effrénée, quand d'autres s'ennuient fermement, alors que d'autres monopolisent l'attention (et pas toujours leur attention), les plus néfastes étant ceux qui, en mal de reconnaissance, essaient de se faire valoir au détriment des autres. Ma quête se résume à rester en cohérence avec ce que j'ai à y faire. 
J'apprends à me détacher. 

Aujourd'hui, nous chérissons les êtres chers qui nous ont quitté. N'attendons pas que les êtres qui sont importants pour nous  ne soient plus pour les aimer véritablement. 
Pardonnes, risques, prends soin, souviens-toi, donnes et surtout aimes sans attentes est un noble leitmotiv. 

Tu seras parfois blessé mais tu goûteras également à ce plaisir infini de cet appel inattendu, de cette visite impromptue,  de ces mots ou actes qui te toucheront au moment où tu en auras le plus besoin. Pourvu que le partage soit l'élan qui nous relie les uns aux autres. 

Tendrement, 

Sépa

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